Nomb

Le kilim, également orthographié klim ou kélim (mot d'origine turque), est un tapis dépourvu de velour car il est brodé au lieu d'être noué. Le kilim est fabriqué dans diverses villes d'Anatolie et d'Iran .

Son nom, qui provient du persan gelim, sert à désigner un tapis de laine à point plat qu'on trouve principalement au  Proche-Orient, dans le Caucase ainsi qu'en Asie centrale et qui a vu le jour il y a près de 10 000 ans comme l'attestent de nombreux vestiges.

Jusqu'à une période très récente, les kilims ne sont pas confectionnés dans un but commercial et conservent donc leur authenticité. Ils représentent à la fois la mémoire et l'identité des peuples sédentaires, nomades et semi-nomades qui les tissent. Chaque tribu et chaque village possède son propre style : couleurs chatoyantes ou sobres, décors complexes ou épurés suivant les régions. Leurs motifs constituent une forme d'écriture symbolique héritée des anciennes croyances chamanistes.


Fabrication

La trame est visible et constitue le velours. Les kilims sont donc uniquement faits de fil de chaîne et de fil de trame. Deux fils forment la trame : le premier est utilisé pour le décor du tapis et le second est destiné à consolider le tapis. Le fil servant au décor est enroulé au point de chaînette autour de deux fils de chaîne. Le dessin du kilim, de par sa méthode de fabrication, est plus rudimentaire que sur les tapis noués.

Bien que fabriqué sans velours, le kilim est très résistant du fait de la double trame qui donne un tissage serré.


Les teintures naturelle

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les couleurs ne pouvaient être obtenues qu’à partir d’éléments naturels.

Dans les régions productrices de kilims, on peut obtenir toutes une gamme de couleurs naturelles à partir de fleurs, de fruits, de légumes et d’insectes, et même de terre. La liste suivante donne une bonne idée de la quantité de matériaux utilisés et de l’ingéniosité des tisserandes.

Rouge: racine de garance, pavot, peau de cerise et de grenade, écorce de rhamnus et de jujube, racine de rose, rhubarbe et abricots, pétales de tulipe et diverses insectes comme la cochenille.

Bleu: indigo et peau d’aubergine.

Jaunes: pétales et bourgeons de safran sauvage, écorce de citron et de grenade, peau d’oignon, safran, curcuma, « baies persanes «, tiges fraîche d’armoise, feuilles d’abricot, de pommes, de saule et de pistachier sauvage.

Oranges: racines, écorce de prunier ou fil teint à la garance et plongé dans une solution bouillie d’écorce de grenade, de feuilles de peuplier ou de saule.

Verts: feuilles de noyer ou d’olivier, violette odorante, double teinture d’abord en jaune, puis en indigo.

Bruns et noir: thé , tabac, boue et boue volcanique, oxyde de fer, combinaison de feuilles de pistachier sauvage ou d’écorce de noyer et de sulfate de fer.

Histoire du kilim